Odehia Nadaco

Dam : Odehia, voilà plusieurs mois que nous nous connaissons, au travers des groupes de lecture et en messages privés, autant de moments intéressants qui m’auront permis de prendre plaisir à te connaître en tant que personne, après avoir eu l’occasion de découvrir ta plume dans « Knysna », excellent romain noir !
Merci d’avoir accepté de te prêter au jeu de cette entrevue pour Chroniques au Scalpel !

Parlons de ton livre…
« Knysna », peux-tu nous dire en quelques mots, ce qui t’a inspiré cette histoire ?

Je l’ai surtout expirée.

Alors, tu serais plutôt Michael, Hilton ou Knysna ? ou un peu des trois ?

De Michael je tiens les moments de découragement ; de Hilton, le fait de manger n’importe comment ; de Knysna le goût de changer de style de vêtements.

Ce livre est considéré comme un roman noir… pure fiction ou une part de réalité ?

Le roman noir s’inspire nécessairement du réel. Il y prend sa source, car il cherche à donner un éclairage particulier à certains faits de société. Même si les lecteurs pourront trouver des résonances avec des faits réels, l’intrigue est inventée de toutes pièces, l’histoire ne part pas d’un fait (divers ou non) en particulier.

Envisages-tu une suite à ce livre ?

Séquelle ou préquelle, j’y pense souvent. J’ai écrit Knysna dans certaines conditions qui ne sont et ne seront plus. Des idées, des séquences, j’en ai un plein carnet. Mais pour le moment tout cela ne veut pas s’enchaîner ou prendre forme. Il faut que je retrouve mes marques, que ces personnages et leur histoire s’imposent à nouveau.

Parlons un peu de toi…
A ce jour, tu n’as écrit qu’un seul livre (sorti en mai 2016). Pourquoi un seul livre ? et pourquoi à ce moment-là ?

Un seul parce que mes précédents romans (écrits avant mes 20 ans) n’étaient pas bons, ils manquaient de maturité dans l’écriture. Pourquoi sortir Knysna maintenant ? Parce que même si je ne l’ai pas considéré comme abouti, la nécessité de le faire lire, quelles que soient les réactions, s’est imposée. J’avais simplement besoin de le partager. Je dois aussi dire qu’avant mai 2016, je ne connaissais pas l’auto-édition moderne, c’est-à-dire en ligne et gratuite. C’est en cherchant les coordonnées de maisons d’édition que je me suis trouvée face à un résultat de recherche pour le géant Amazon. Sans cela il attendrait toujours dans mon ordinateur.

Tu répètes souvent que tu ne te considères pas comme un écrivain ? D’après toi, à partir de quand peut-on se considérer comme tel ?

« Auteur » ou « écrivain » pour moi, c’est un métier. Je considère comme tels ceux qui écrivent et publient régulièrement, et encore plus ceux qui en vivent (ils ne sont pas nombreux). Et du coup (et là je vais faire hurler tous les indés), j’ai encore ce sentiment que la reconnaissance passe par l’édition classique.

Parmi les commentaires que tu as reçus, est-ce qu’il y en a un qui t’a particulièrement marqué et que tu pourrais partager avec nous ?

Les premiers commentaires m’ont chamboulée, parce que j’étais persuadée que le livre n’était pas bon et que le personnage principal serait détesté de tous. Apprendre que les lecteurs pouvaient s’y attacher, c’était un peu comme faire une chute de dix étages.

Je suis encore touchée par chaque commentaire, parce que chaque lecteur y met sa perception, son émotion. C’est un échange extraordinaire : si vous donnez une émotion au lecteur, il vous la renvoie et c’est finalement vous qui êtes le plus ému.

Quels sont tes projets pour 2017 ? personnels et professionnels !

Je pense faire des gaufres pour Mardi Gras.

Pourrais-tu nous raconter un souvenir d’enfance lié à la lecture ?

Je me souviens d’une saveur particulière liée à la lecture quand j’étais petite. Sans doute parce qu’à l’époque je devais encore lire à voix basse et pas de façon totalement silencieuse, les mots avaient un goût. Je pense en particulier à deux livres que j’ai lus des dizaines de fois : « Tistou les pouces verts » et « La Belle et le Clochard ». Je revois encore les images de ce dernier quand j’y pense !

 Parle-nous d’une de tes passions…

Je joue du piano. J’ai commencé enfant, c’était une contrainte et je n’y trouvais pas mon compte. J’ai repris des cours plus tard, avec d’excellents professeurs dans un conservatoire municipal, quand j’ai commencé à travailler. Et là, j’ai enfin pu y prendre du plaisir, parce que ce n’était plus une obligation et sûrement aussi parce que j’avais atteint le niveau minimum  pour ça. La musique classique, c’est un truc de masochiste : ce qui fait l’intérêt d’un morceau, c’est avant tout sa difficulté technique. Bien sûr, j’ai des préférences pour la musique de certains compositeurs (Schubert, par exemple) mais le moment génial, c’est quand cette musique arrive à ressortir de toutes les difficultés que l’on a mis des dizaines, des centaines d’heures à travailler. Je n’ai pas de don pour la musique, mais je suis une acharnée. Et c’est la seule activité qui arrive à me vider entièrement l’esprit.

Voici une photo, à toi de nous dire ce qu’elle t’inspire !

Des frémissements de vie. Celle qui s’apprête à s’éteindre mais que l’on regarde donner ses dernières impulsions, dans une attente silencieuse et immobile, suspendu à un écran, à un bip qui n’a plus rien d’humain. Quand on commence à regarder un cœur qui bat, c’est que déjà il va mal. Quand on commence à s’intéresser à une personne parce qu’elle va mal, il est souvent trop tard.

Je lance un rituel dans les Interviews pour CAS avec la question de l’auteur. Le principe est simple, c’est à toi de me poser une question de ton choix !

Tu n’aurais pas dû ! Tes questions ont été particulièrement difficiles pour moi, alors je te renvoie l’ascenseur. Je sais que tu t’essaies à l’écriture depuis un certain temps déjà. Penses-tu bientôt publier certaines de tes nouvelles ?

Publier certaines de mes nouvelles ? Eh bien, pour tout te dire, je ne sais pas.

Pour le moment, j’écris dans mon coin et cela m’apporte un certain plaisir. C’est comme un jeu. J’en ai déjà partagé sur des groupes et à mon grand étonnement, ces nouvelles ont plu, alors forcément, l’envie de continuer est plus forte, plus présente. Mais je suis confronté à deux gros problèmes, le premier : c’est que je suis relativement long à écrire (je pense que je ne parviens pas assez à me mettre dans une bulle et ne faire qu’écrire) ; le second : je me lance sur trop de sujets en même temps et je ne suis pas très doué pour dire non… Ajoute à cela mon besoin « presque vital » de toujours vouloir rendre service à l’un et à l’autre, et tu as la recette du mec qui ne prend pas véritablement le temps d’écrire pour lui. En tous les cas, l’écriture occupe une place dans ma vie et tu feras partie des personnes qui auront la primeur de me lire.

Il faut attendre l’histoire qui te prendra par les tripes et là, tu ne pourras plus rien faire d’autre. Je suis sûre qu’elle va arriver et je suis impatiente de la découvrir.

Avant de se quitter, je voulais te remercier pour ton implication auprès des auteurs indépendants, ton soutien et celui de quelques autres (Muriel, Zouz, Céline…) nous permet d’avancer, de nous faire connaître, d’y croire toujours.

Voilà, l’entrevue en 12 questions d’Odehia Nadaco est terminée, mille mercis Odehia d’avoir pris le temps de répondre et à vous lecteurs d’avoir pris le temps de la lire.

Retrouvez le livre d’Odehia en format numérique ou broché : 

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